Une fessée c’est un temps plus ou moins long, il n’y a pas de pendule. Une fessée c’est un acte qui se cherche, qui se provoque, qui se joue, qui se menace, qui se peaufine, se mijote, s’entretient. Une fessée ce sont des pages blanches qu’on écrit en petit ou gros caractère.
Une fessée, ce sont des chapitres qui se succèdent, des instants qui engendrent des émotions et du plaisir. Il y a tellement d’espaces à vivre dans une fessée.
Chacune et chacun, selon qu’il donne ou qu’il reçoit en déguste les innombrables saveurs.
Tenez, juste avant, au moment où la ou le fessé bascule en travers des genoux. Juste ces quelques instants où la ligne est franchie et tout retour en arrière impossible. L’esprit chavire entre crainte et envie, entre doute et certitude. Une, deux, trois, quatre, peut-être cinq secondes intenses qui vous chahutent comme un bateau de papier dans le tourbillon d’une baignoire qui se vide.
Maître de rien, simple marionnette déculottée et courbée. Infime fraction de temps, nous ne sommes plus certains d’avoir mérité et pourtant assuré d’avoir provoqué.
L’angoisse de la première claque, la cuisson imaginée des suivantes, le visage grimace avant la douleur. J’aime ce court moment d’incertitude !