Le fesseur et la chipie.
Le fesseur ayant fessé
Durant tout l’été.
Se trouva fort dépourvu
Quand la bise fut élue.
Plus un seul petit fesseau
De joufflu, de bas de dos.
Il alla lever martinet et badine
Chez la chipie sa voisine
Lui priant de se déculotter,
Fesses nues pour la rosser
D’avoir voté la bise,
Condamnable méprise.
Il est perdant de mauvaise foi.
« Je vous châtierai, même hors la loi !
Et je ne doute de vous faire mal,
L’intérêt m’est principal »
La chipie est bien frileuse :
C’est là son moindre défaut.
« Etes-vous venue au temps chaud ? »
Dit-elle à ce fesseur.
« Nuits et jours à tout venant,
Je fessais d’autres ne vous déplaise.
« D’autres ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Aux fesseurs baisés, pointez maintenant !
« Je vous châtierai, même hors la loi !
Et je ne doute de vous faire mal,
L’intérêt m’est principal »
La chipie est bien frileuse :
C’est là son moindre défaut.
« Etes-vous venue au temps chaud ? »
Dit-elle à ce fesseur.
« Nuits et jours à tout venant,
Je fessais d’autres ne vous déplaise.
« D’autres ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Aux fesseurs baisés, pointez maintenant !
D’après J de la Fontaine.